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Les Ateliers Culinaires de Sofifran

20 min temps de lecture
L’association Solidarité des femmes et familles immigrantes francophones du Niagara (SOFIFRAN) a fait d’une pierre deux coups, le dimanche 11 mars à Welland, en célébrant la Journée internationale de la femme et, surtout, en clôturant sa série d’ateliers Cuisine saine. En bon élève, chacun a apporté un plat appris au cours de l’une de ces rencontres afin de le partager avec la communauté. Riz aux fèves, gratin de pâtes, salades composées et soupe au giraumon – qui se mange traditionnellement chaque 1er janvier pour fêter l’indépendance d’Haïti, première république noire de l’histoire – ont garni la table, alors qu’aux fourneaux, le chef Guy Dongué confectionnait une surprise : des rouleaux de printemps végétariens. Le tout donnait une bonne idée des enseignements retenus tout au long de l’année. Ayant réalisé le meilleur plat, Geralda Augustin aura le privilège de recevoir le chef qui cuisinera à son domicile. Tout comme elle, l’ensemble des participants se sont vus remettre un certificat d’ambassadeur en santé. Ces ateliers intergénérationnels animés depuis le printemps 2017 par le traiteur torontois et son équipe ont permis à plusieurs familles de se rencontrer dans la cuisine de l’église Trinity, pour apprendre à préparer des plats simples et diététiques. « Autour de menus thématiques organisés deux fois par mois, j’ai fait découvrir aux gens des produits que l’on trouve au Canada et que l’on n’a pas l’habitude de cuisiner lorsque l’on vient d’Afrique », raconte M. Dongué, tout en surveillant la cuisson des légumes coupés en julienne qui vont servir de garniture à la pâte phyllo. « On a adapté la réalité des immigrants dans leurs pays d’origine à la réalité locale en fusionnant les deux cultures pour que personne ne perde ses repères, tout en mangeant de façon équilibrée, poursuit-il. L’obésité est un phénomène inquiétant. La malbouffe est à chaque coin de rue. J’essaye de contribuer à la combattre, surtout chez les francophones qui ne sont pas assez informés et sensibilisés dans leur langue. » Éviter de manger trop salé, trop sucré, trop gras, bannir les cubes de bouillon et autres produits chargés d’additifs aura été l’inlassable message véhiculé par le chef. « On peut tout faire soi-même sans dépenser plus d’argent, affirme-t-il. Il faut prendre le temps, savoir magasiner au bon moment, au bon endroit et préférer les légumes de saison que l’on trouve dans les marchés. » Les participants se sont ainsi familiarisés avec des légumes comme l’artichaut ou le fenouil qu’ils ne savaient pas comment cuisiner et des plats qui ne sont pas dans leurs habitudes alimentaires comme la soupe. Les enfants ont plus particulièrement été sensibilisés sur la boîte à lunch, en préparant en septembre dernier des mets sains. Alors que l’après-midi s’est conclue par des échanges sur la place des femmes immigrantes dans la société canadienne et le féminisme, l’équipe de SOFIFRAN est d’ores et déjà à pied d’œuvre pour chercher un nouveau financement qui permettra de poursuivre ces ateliers, vecteur de lien social et de saine alimentation.
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